Comprendre le métier
Affecté le plus souvent au central opérations d’un sous-marin, le détecteur anti sous marin (DEASM) est au centre de la conduite des opérations. Il emploie les instruments électroniques : sonars et outils de guerre électronique pour renseigner de la position des obstacles naturels et de la biologie marine et de la présence d’autres navires ou de sous-marins.
Deux spécialités existent dans cette profession. Le détecteur anti sous-marin peuvent être affectés au calcul ou à la classification-analyse des sons. Lire la suite ...
Veille du sonar. La mission centrale du détecteur anti sous-marin (DEASM) est l’écoute du sonar. Un sous-marin se doit d’être discret, ne pas émettre de sons suppose d’employer un sonar passif. Les militaires d’un sous-marin emploient le sonar actif uniquement avant d’effectuer un tir pour vérifier la position de la cible. Ainsi les détecteurs ASM assure la veille du sonar qui recueille tous les bruits de l’océan. Ces bruits peuvent provenir de la biologie marine, comme de bâtiments de surface commercial ou militaire ou enfin d’autres sous-marins.
Le DEASM spécialisé dans le calcul a pour charge de déterminer la position, la route et la vitesse des bâtiments de surface, de la biologie sous-marine et des éventuels sous-marins présents dans la zone. Ces détecteurs sont des spécialistes de la science de la bathythermie, qui étudie la propagation des sons dans l'eau. En effet, selon la température, la profondeur, la salinité, un son n'aura pas la même intensité. Ce détecteur est capable de trouver le meilleur endroit pour cacher acoustiquement le sous-marin.
Le DEASM spécialisé dans l'analyse des sons est chargé de reconnaître la nature des sons perçus par le sonar. Il est entraîné à écouter et reconnaître les sons des hélices à 3 pales ou 4 pales, les bruits des poissons et des mammifères marins… grâce à des bibliothèques de sons. Il sait identifier tous les sons qui proviennent de la mer. Dans le jargon marin, il est appelé "oreille d'or".
Transmission des informations. Les données recueillies à l'aide du sonar puis les informations déduites par la suite (analyse et calcul) sont immédiatement transmises au chef de quart. C'est en fonction de ces informations tactiques que sont prises les décisions de manœuvrer, de se dégager, éventuellement de tirer.
Ces informations sont également transmises à la passerelle, c’est-à-dire aux membres du commandement du navire et aux postes de veille optique. Les matelots du poste de veille optique reconnaissent visuellement les navires présents dans la zone, dénombre les mâts et les cheminées pour estimer la taille, renseigne scrupuleusement sur leur catégorie, leurs couleurs etc… Ces données sont également répertoriées.
Lors des postes de maintenance, le détecteur doit assurer en équipe l’entretien, la réparation et la gestion des pièces de rechange des équipements dont il a la charge. Affecté dans les unités à terre, le rôle du détecteur anti sous-marin est principalement celui-ci.
Ce métier est également connu sous le nom de : Maintenicien sonar, opérateur des opérations navales
Quel serait mon environnement de travail ?
Sous l'eau. Même si le détecteur anti sous marin peut être affecté à bord d'un bâtiment de surface ou à terre, la plupart des postes se trouvent dans l'un des 10 sous-marins. Sur un navire, il est affecté au central opérations où sont réunis les équipements électroniques. C’est en général un métier embarqué et le détecteur est un habitué des voyages lointains. Les sous-marins effectuent des séjours sous l'eau de un à trois mois, selon "la taille du frigo". Les marins changent d’affectation tous les 2 à 4 ans.
Le central opérations est le centre décisionnel du bâtiment. C’est une salle sous haute protection, fermée avec des codes d’accès qui regroupe tous les instruments électroniques utiles à la navigation, à l’information tactiques et à l’emploi de l’armement. La salle est éclairée par des lumières rouges, les murs sont recouverts d’écrans et une carte nautique est située au centre.
Les rôles et les quarts. Dans un sous-marin, la vie est rythmée par les quarts : tranches horaires pendant lesquelles les marins sont affectés soit à l’entretien du navire, soit à leur métier propre, soit ils sont de repos. Les membres de l’équipage (matelots et officiers mariniers) se relaient 24h /24 aux différents postes. Ainsi les postes se succèdent toute la journée et toute la nuit : poste d’entretien puis poste de maintenance, puis repos, puis poste de quart…
Les exercices militaires viennent troubler le quotidien très rythmé. A tout moment, peuvent être déclenchés ces exercices. L’entraînement vise à simuler la détection d’un sous-marin adverse, l’attaque d’un navire avec deux ou trois frégates, la défense du porte-avion dans une lutte anti-aérienne, anti-surface ou anti-sous-marin. Des exercices de déminage ou de débarquement sont aussi pratiqués. Dans ces simulations, tout est reproduit jusqu’aux articles de presse ou aux décisions du gouvernement.
Les besoins sont importants pour les métiers techniques de la Marine nationale. Les détecteurs anti sous-marin tout comme les détecteurs, les électroniciens d’armes sont très recherchés et sont un métier porteur du secteur de la Défense.
Ai-je les compétences nécessaires ?
Ce sont des clichés, mais ils correspondent à la réalité du terrain. Rigueur, discipline, solidarité et esprit d’équipe ou plus précisément dans le cas de la Marine, esprit d’équipage, si vous appréciez ces ambiances de travail, vous apprécierez la carrière de matelot.
Il vous faudra être ouvert d’esprit, avoir des capacités d’adaptation à la fois pour vous acclimater aux différents pays d’escale, et pour vous intégrer dans les équipages des navires d’affectation tout au long de votre carrière.
Si vous savez manifester de la patience, si vous considérez que votre ouïe est fine, ces qualités seront un atout dans le métier de détecteur anti sous marin.
Comment accéder à ce métier ?
Plusieurs voies d’accès correspondent à deux types de contrat et autant de manières de s’engager dans la Marine et d’exercer le métier de détecteur anti sous marin.
L’engagement proprement dit peut être de courte ou de longue durée. Les contrats d’engagement se signent entre 17 et 25 ans. Il faut être de nationalité française, avoir un niveau scolaire entre le BEP, CAP et le Bac, être médicalement et physiquement apte à la spécialité demandée, savoir nager, ne pas avoir de condamnation de plus de un mois sur son casier judiciaire et être en règle avec la Journée d’Appel de Préparation à la Défense (JAPD).
Le contrat de courte durée (4 ans) donne l’accès au poste de « opérateur des opérations navales » après une formation de 2 mois à l’école de Saint Mandrier près de Toulon. Des enseignements militaires, marins et de sécurité sont dispensés. A la sortie, le marin arrive au grade de « matelot de la flotte » ou de « quartier maître » selon son classement. L’opérateur des opérations navales est ensuite affecté pendant 2 ans sur un navire de surface, généralement un aviso.
Au bout des 2 années, et selon la notation qu’il a obtenue lors de ses entretiens annuels avec son supérieur, l’opérateur des opérations navales a la possibilité de retourner en formation à l’Ecole de Saint Mandrier. Ce nouvel enseignement de 5 mois vise à apporter les connaissances nécessaires pour remplir le poste de DEASM. Le marin ressort alors avec le grade de quartier maître et son contrat est prolongé de 8 ans. Après 2 années supplémentaires de service, il obtient avec l’ancienneté le Brevet d’Aptitudes Techniques.
Le contrat de longue durée (10 ans) donne directement l’accès au poste de détecteuranti sous marin suite à une double formation. La première, une formation générale destinée à tous les officiers mariniers, est dispensée à l’Ecole de Maistrance à Brest. Durant 5 mois, le marin reçoit des enseignements militaires, marins, de sport. Il ressort avec le grade de quartier maître. La deuxième formation de 6 mois le prépare à sa spécialité. Dans le cas des DEASM, elle est dispensée à l’Ecole de Saint Mandrier. Le marin obtient généralement le grade de second maître.
Selon son classement à la sortie de la formation de spécialité, le marin a plus ou moins le choix de son affectation. Il est le plus souvent envoyé dans un sous-marin. Le détecteur est alors intégré à l’équipage par l’officier, chef de son service. Une fois présenté à tous, il travaille en doublon pendant quelques semaines.
En savoir plus sur les formations
Marine recrute Site d’informations sur les métiers de la Marine www.marinerecrute.gouv.fr
Ecole de Maistrance Formation des officiers mariniers http://maistrance.free.fr
Centre d’instruction navale de Saint Mandrier Formation des matelots de la Flotte http://www.defense.gouv.fr/
Comment évoluer à partir de ce métier ?
La progression hiérarchique est constante dans la Marine, elle dépend néanmoins de la notation reçue à chaque entretien annuel (entre la note –2 et +4) et du classement lors des formations en cours de carrière.
Les grades.L’avancement d’un matelot ou d’un officier marinier est marqué par l’accession à différents grades. Les membres de l’équipage obtiennent successivement les grades de matelot, quartier maître de seconde classe, quartier maître de première classe. Les officiers mariniers, équivalent dans l’armée de terre aux sous-officiers, sont promus aux grades de maistrancier, second maître, maître puis premier maître, maître principal et enfin major.
Après l’obtention du Brevet d’Aptitudes Techniques (BAT) suite à la formation initiale de l’Ecole de Maistrance et Saint Mandrier pour un officier marinier, ou suite au renouvellement du contrat pour quelqu’un qui a intégré la Marine en tant que matelot, une progression est ouverte. Après quelques années d’expérience, de 4 à 8 années, certains sont admis dans une nouvelle formation menant au diplôme de Brevet supérieur de niveau Bac+2. Cette formation est dispensée de nouveau à l’Ecole de Saint Mandrier et ces marins deviennent alors militaires de carrière accédant au grade de premier maître.
Les officiers mariniers ayant obtenu le Brevet supérieur (BS) sont portés à des postes d’encadrement. Ils sont responsables du matériel et du personnel de leur service, le service détection sonar dans ce cas. Puis de nouveau après 4 à 7 ou 8 années de service, ils peuvent être admis à une formation dispensée dans les universités du civil pour obtenir le diplôme de Brevet de Maîtrise (BM), de niveau Bac+4 ou Bac+5. Cette possibilité est offerte en moyenne à 5 marins par an. Ils accèdent alors aux grades de premier maître, maître principal et major.
Devenir officier spécialisé est envisageable après un début de carrière réussi. Il continue de servir dans sa spécialité, ici la détection et les opérations navales. Le poste le plus prestigieux accessible est celui de Directeur de l’Ecole de Saint Mandrier. L’âge de la retraite est fixé selon les grades, régulièrement et selon les besoins de la Marine. A titre d’exemple, un major peut se retirer à l’âge de 54 ans, un premier maître à l’âge de 47 ans.
Retraite. Si le marin n’obtient pas le Brevet Supérieur ou s’il décide de ne pas devenir militaire de carrière, au terme des dix années de service, son contrat peut être prolongé d’un an à l’essai ou de 5 ans. Au bout des 15 années, le marin peut percevoir sa pension de retraite.
Reconversion. La Marine nationale prend soin d’aider les anciens militaires à se reconvertir dans le civil. Le service Marine Mobilité accompagne les marins dans leur démarche de mobilité en interne ou en externe. D’un côté, il fait la promotion des métiers de la Marine auprès des entreprises. De l’autre, il conseille les marins dans leur orientation et propose des congés de formation.
Pour en savoir plus sur la reconversion :
Marine Mobilité Site sur la reconversion du personnel militaire de la Marine www.marinemobilite.com
Quels sites consulter pour en savoir plus ?
Sites officiels
Ministère de la Défense nationale www.defense.gouv.fr
Marine Nationale www.defense.gouv.fr/marine
Sites ressources
Alabordache www.alabordache.fr
Marine et Marins marine.marins.free.fr
Mer et Marine www.meretmarine.com
Net Marine www.netmarine.net
Portail des sous-marins http://corlobe.tk
Union nationale de la Flotte www.laflotte.com
Zone sous-marins http://zone.sousmarins.free.fr