Un actif sur deux souhaite quitter son entreprise au retour de la croissance
Mis à jour le 14 Juin 2022
Anonyme (non vérifié)
Avec un chômage persistant et des investissements en baisse, l’économie française est encore groggy face à la crise. Pourtant, la perspective d’un retour de la croissance est déjà dans la tête de nombreux employés ou cadres. Une enquête menée par SHL France, leader mondial en matière de solutions d’évaluation en ligne, laisse apparaître que plus de la moitié des actifs dans l’hexagone sont prêts à quitter leur entreprise sitôt cette croissance revenue. Réalisée conjointement avec Top Management France, un annuaire des dirigeants français, et Net-Iris, portail d’information juridique, cette étude révèle également un désaccord entre les employés et les cadres dirigeants sur ce que doit être le management.
Un risque de départs massifs
Quels chiffres ? Lorsque le climat économique sera plus favorable, environ 56% des employés interrogés affirment qu’ils vont chercher un nouveau poste. Une proportion qui semble largement prise en compte par les cadres dirigeants puisque près de 53% d’entre eux s’attendent à voir partir des salariés à la fin de la crise.
Pourquoi ? La motivation première des employés désirant quitter leur poste est la promesse d’une meilleure rémunération (48,2%). D’autres arguments entrent en jeu : près de 36,2% d’entre eux éprouvent le besoin de mieux concilier vie privée et vie professionnelle, tandis que 30,7% envisageraient un départ pour réaliser de nouveaux projets professionnels. Selon les dirigeants, les raisons principales d’un départ de leurs salariés tiendraient au salaire et à la promotion sociale (63,2%).
Le conseil de Jean-Nicolas Girard, responsable du site Net-Iris.
Interpellé par cette proportion d’employés prêts à changer de poste au retour de la croissance, il estime que les entreprises « soucieuses de conserver intacts leurs effectifs expérimentés, devraient davantage s'intéresser aux attentes de leurs collaborateurs. »
Des désaccords sur la question du management
La question du management divise employés et dirigeants. Alors qu’un employé ou cadre intermédiaire sur deux estime ne pas être assez écouté par son entreprise, ils sont 60% à considérer que leur épanouissement personnel n’est « peu », « pas » ou « pas du tout » pris en compte par l’encadrement. Autre son de cloche chez les dirigeants qui se déclarent pour 61%, à l’écoute de leurs employés, et pour près de 48,7%, investis dans leur développement personnel. On observe ici un réel décalage de perception entre les uns et les autres.
L’avis de Olivier Negroni, éditeur de Top Management France
Cette différence de perception du management doit inciter les entreprises françaises à « améliorer la qualité des rapports entre niveaux hiérarchiques pour créer de la valeur. » Olivier Negroni estime aussi que la « période assez critique » de l’économie actuelle « offre cette alternative » aux entreprises.
Bon à savoir
Exercer le métier de ses attentes est un sentiment partagé par près d’un employé sur deux. En comparaison, ce sont 64% des dirigeants consultés qui indiquent s’épanouir à leur poste. Olivier Negroni en conclut que le comportement des entreprises françaises est « globalement positif » dans leur état d’esprit professionnel.
Catégorie: