Formation : l’apprentissage informel de plus en plus populaire
Mis à jour le 14 Juin 2022
Anonyme (non vérifié)
L’apprentissage « sur le tas » ou « par les autres » a une longueur d’avance sur les formateurs professionnels. Tel est l’enseignement d’une étude menée par le groupe d’écoles Advancia-Negocia en partenariat avec le Garf (Groupement des acteurs et responsables de formation) et l'Ofem (Observatoire de la formation de l'emploi et des métiers). Reposant sur les diagnostics de 111 responsables RH ou formation (issus majoritairement d'entreprises employant plus de 500 salariés) cette enquête en ligne révèle le dynamisme des apprentissages informels.
Les salariés ont le sentiment de mieux apprendre au sein de leur équipe.
La formation sert d’abord à élargir ses connaissances.
Pour quelques 67,6% des personnes interrogées, la formation au sein de l’entreprise reste le moyen privilégié pour élargir ses connaissances, puisque cela permet d’apprendre «régulièrement ». D’un autre côté, environ 24% estiment que c’est grâce à l’apprentissage informel qu’on développe le mieux ses connaissances.
Les stratégies de l’entreprise au niveau de la formation de ses salariés est cependant appelée à évoluer. Plus que les connaissances, il faut désormais permettre aux salariés d’augmenter leurs compétences, au travers notamment de processus différents et innovants.
Les compétences s’acquièrent avec les échanges dans les équipes.
C’est l’enseignement principal de l’enquête. Près de 26% des répondants désignent les échanges dans les équipes comme étant le moyen permettant d'apprendre le plus.
Parmi ces personnes, environ 12 % estiment que l’augmentation de ses compétences se réalise au travers des échanges avec le manager, tandis que 9,6 % affirment que c'est « l'apprentissage sur le tas » qui prime.
Pour sa part, la formation continue (stages interentreprises ou à l'intérieur de l'entreprise) rassemble quant à elle 24,9 % des personnes sondées.
Faire évoluer le regard de l’entreprise sur la formation.
Deux apprentissages différents.
Les apprentissages formels impliquent une « vision verticale du savoir », c’est-à-dire qu’ils sont reconnus et normalisés. Leur rigidité pourrait constituer un frein au développement des compétences du salarié. A l’inverse, les apprentissages informels révèlent une « vision en réseau du savoir », autrement dit « aléatoires, immédiats et motivés ». Dans le cadre de cette vision en réseau, existent certaines pratiques comme les réseaux d'échanges des savoirs (forme de bourse des savoirs où chacun s’inscrit en fonction des savoirs qu’il veut apprendre et délivrer), le « team building » (processus permettant de développer des valeurs au sein de l’entreprise), les approches réflexives (groupe de parole, de formation à l’analyse de pratiques professionnelles, groupes de soutien au soutien…) ou encore le « coaching croisé » (observation croisée entre professionnels dans l’entreprise).
Développer les mécanismes d’apprentissage informel
L’apprentissage informel semble déjà détenir un rôle important au sein de l’entreprise. Et les recommandations de cette étude vont dans le sens de l’intensification de ce processus. Cette dernière souligne ainsi la nécessité pour les entreprises de « modifier leurs pratiques et leur vocabulaire » en fonction de ce paramètre.
A la place des formations, pourra être privilégié la construction « d’environnements d’apprentissage ». Une mise en avant de l’accompagnement est également conseillée.
A noter que près de 70% des sondés se déclarent prêts à innover en matière de formation.
Une enquête qui pose cependant des interrogations.
Si l’apprentissage informel semble faire ses preuves au sein de l’entreprise, des questions entourent sa généralisation et sa prise en compte. L’étude fait apparaître quatre points d’interrogation majeure :
-La mise en place rationnalisée de ces apprentissages peut-elle risquer de lui en ôter le caractère imprévisible, élément de stimulation ?
-Quelle place accordée à cet apprentissage dans l’entreprise ?
-Comment les responsables de formation peuvent-ils avoir une prise sur des apprentissages informels ?
-Comment capitaliser les apprentissages informels tant individuels que collectifs ?
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