Recrutement : les 5 moments où le silence est d’or quand on est candidat

Chaque candidat a le droit d’avoir son avis et son opinion. Pourtant, il peut être parfois intéressant de marquer une pause dans l’échange, voire de garder le silence quand cela est nécessaire. Cela ne veut pas dire que vous devez vous brider, mais peut-être réfléchir plus longuement avant d’apporter certaines réponses ou commentaires à la discussion. Voici les 5 moments où l’expression "tourner 7 fois sa langue dans sa bouche" peut vraiment être utile à votre candidature. 

Prendre le temps de réfléchir en cas de question piège

On entend souvent parler des questions “pièges” dans le monde du recrutement. Ces questions, souvent déstabilisantes, sont redoutées par les candidats. Pourquoi avoir quitté votre ancien poste ? Quelles sont vos qualités et quels sont vos défauts ? Acceptez-vous facilement la critique ? Voici quelques exemples qui illustrent parfaitement le fait que certaines candidats puissent être mal à l'aise d’y répondre.

Mais finalement, à quoi sert une question “piège” ?

Elle est utile au recruteur pour évaluer la capacité du candidat à : 

• avoir préparé son entretien
• savoir analyser la question et rebondir
• gérer la pression et réagir de façon adaptée

Aussi, marquer un silence après cette question peut vous être utile pour remettre vos idées en place, repenser à votre préparation et surtout répondre après avoir pris le temps de réfléchir. Sachez qu’il n’y a aucune honte à dire que vous avez besoin d’un peu de temps pour réfléchir à une question. Répondre tout de suite n’apporte rien de particulier et le fait de montrer que vous avez compris à quel point cette question est importante montre votre capacité à prendre du recul.

Aborder la question de la rémunération et / ou négocier votre salaire

Le moment de la négociation du salaire est parfois assez complexe. Certains sont très à l’aise, d’autres le sont beaucoup moins. Si le sujet est abordé pendant l’entretien d’embauche, la précipitation n’est peut-être pas idéale.

Si vous êtes totalement sûr de vous, vous pouvez exposer vos souhaits, poser vos questions et entamer la négociation. Cependant, si vous avez quelques doutes, n’hésitez pas à marquer un silence et prendre votre temps avant de répondre. Avant de vous lancer, vous pouvez aussi poser des questions afin de vous donner toutes les cartes pour négocier. Prenons deux exemples : 

• aviez-vous déjà une idée d’une fourchette de rémunération pour ce poste ?
• proposez-vous des avantages tels que l’intéressement et/ou la participation ?

Et oui, la réponse à une question peut aussi être… une question ! 

S’il s’agit d’un premier entretien, vous pouvez aussi totalement dire que vous aviez besoin de ce premier échange pour mieux mesurer le poste, ses responsabilités, etc. et que vous reviendrez vers le recruteur plus tard avec votre demande en termes de salaire. 

Savoir réagir si votre interlocuteur fait un commentaire déplacé en entretien

Il peut arriver que le recruteur (ou une personne de votre potentielle future équipe que vous pourriez rencontrer en entretien) aborde un sujet sensible ou fasse une réflexion que vous trouvez déplacée dans le contexte professionnel.

Cela peut être des remarques sur des thématiques qui n’ont rien à voir avec la vie professionnelle et/ou le poste visé (vie personnelle, caractéristiques physiques, pratiques religieuses, projets familiaux, etc.). Évidemment, cela n’arrive pas souvent mais si c’est le cas, il faut savoir réagir. 

S’il s’agit d’une remarque, vous pouvez potentiellement l’ignorer et passer à la suite de l’entretien. Si en revanche cette remarque est associée à une question, difficile de faire comme si de rien n’était. 

Vous pourriez tout à fait demander confirmation à votre interlocuteur sur les propos avancés, pour être certain que vous les avez bien compris. S’ils sont confirmés et qu’ils ne vous mettent pas à l’aise, vous pouvez tout simplement le signaler puis garder le silence et laisser votre interlocuteur repartir sur d’autres thématiques. Un entretien d’embauche n’est pas le lieu pour vous lancer dans un débat sur une thématique n’appartenant pas à la sphère professionnelle. Et si votre interlocuteur insiste, vous pouvez tout à fait le lui rappeler. 

Être préparé en cas de désaccord professionnel

Cela peut arriver d’être en désaccord avec votre interlocuteur, y compris sur des sujets totalement professionnels. Si cela devait arriver, marquez une pause dans la conversation afin de ne pas vous lancer dans une discussion vive sans y être préparé.

Parfois, le silence doit simplement vous aider à parler de manière plus réfléchie en ayant pris un peu de recul, même seulement quelques secondes.

Contrairement à des sujets extra-professionnels, des thématiques liées au poste visé peuvent déclencher un débat. Aussi, ne gardez pas toujours pour vous ce que vous pensez mais laissez vous le temps d’être sûr de vos arguments dès lors que la discussion traite de sujets professionnels. 

Le fait de prendre du recul et d’avancer une argumentation convaincante peut aussi vous apporter des points et convaincre votre interlocuteur que vous êtes le bon candidat. Il vous restera à définir s’il s’agit de la bonne entreprise pour vous. 

Se retenir de dire du mal d’un ancien employeur

Même si nous ne vous le souhaitons pas, vous pourriez avoir subi des expériences désagréables lors de votre (ou vos) précédente(s) expérience(s) professionnelle(s). Même s’il n’y a pas eu de problématiques particulières, vous pourriez aussi simplement être déçu d’une expérience professionnelle (entreprise, management, projets,etc.). 

En entretien, cela peut arriver que l’on vous demande pourquoi vous souhaitez quitter votre poste actuel et il est quasiment certain que des questions seront posées sur votre situation actuelle, comment se déroule votre quotidien, etc. 

Si tout n’a pas été rose, l’envie d’être honnête et de critiquer votre ancien employeur (de façon générale ou une personne en particulier) peut parfois prendre le pas sur votre capacité à être mesuré. Nous ne vous le conseillons pas ! Vous ne savez pas qui vous avez en face de vous et comment cette personne pourrait réagir face votre critique ouverte d’une personne ou une entreprise. 

Aussi, mieux vaut rester très professionnels et ne pas entamer une discussion négative ou dans la critique. Cela risque surtout de vous desservir, plutôt que de régler réellement vos comptes avec la/les personne(s) concernée(s). 

En conclusion, l’objectif du silence en entretien peut être double : 

• vous laisser le temps de rassembler vos pensées avant de répondre de façon plus posée et réfléchie
• vous permettre de ne pas vous lancer dans un débat et/ou de ne pas aborder un sujet délicat ou non professionnel avec lequel vous n’êtes pas à l’aise

N’hésitez pas à l’utiliser en entretien, il s'agit d’une “arme” comme une autre !