Comment négocier son salaire en entretien d’embauche ?
chloe.larmignat
Il est souvent délicat pour les candidats d’aborder le sujet de la rémunération lors d’un entretien d’embauche. Pourtant, il s’agit d’une question tout à fait légitime. D’ailleurs, pour les recruteurs, un candidat qui ose aborder le sujet de la rémunération en entretien, est une personne capable d’aborder les sujets même les plus sensibles. Mais alors comment bien négocier sa rémunération et ses avantages ? Quelles sont les bonnes pratiques pour négocier son salaire pendant un entretien d’embauche ? Voici nos meilleurs conseils.
Déterminer ses prétentions salariales pour bien négocier son salaire
La négociation du salaire à l’embauche commence bien avant l’entretien en lui-même.
En effet, lorsque vous préparez votre entretien d’embauche, il est important d’anticiper la question de la rémunération.
Tout d’abord, est-ce qu’un montant est indiqué dans l’offre d’emploi ? Si oui, cela vous donne une idée du budget prévu par l’entreprise, et donc une base de négociation. À défaut, ce sera à vous de poser la question en entretien.
Dans tous les cas, renseignez-vous sur les salaires pratiqués à poste équivalent dans les entreprises de même taille et de secteur d’activité similaire. Cela vous permettra de faire un comparatif, mais aussi de vous donner une idée assez précise de la rémunération à laquelle vous pouvez prétendre.
Ensuite, il est recommandé de se fixer une fourchette de rémunération avant de se rendre à l’entretien. Cette fourchette représente la rémunération minimum que vous êtes prêt à accepter, et la rémunération maximum envisagée au regard de vos recherches. Ainsi, lorsque le recruteur vous demandera quelles sont vos prétentions salariales, vous serez en mesure de répondre très clairement.
Quels sont les arguments pour négocier son salaire ?
Quand on s’interroge sur la façon de négocier son salaire lors d’un entretien d’embauche, il est important de garder en tête qu’il faut se baser sur des éléments concrets.
Ainsi, les recherches que vous avez réalisées pour déterminer vos prétentions salariales, vont également vous servir à justifier la fourchette de rémunération annoncée. Effectivement, vous serez en mesure de dire qu’à poste équivalent, dans les entreprises concurrentes, le salaire brut est généralement compris entre … euros et … euros.
Vous pouvez également avancer l’argument de la rémunération de vos anciens camarades de classe en école ou à l’université. La plupart des écoles publient ce type de statistiques. Cela peut être un bon argument pour négocier votre salaire en s’appuyant sur votre parcours, notamment si vous êtes sorti de l’école récemment.
En outre, votre ancien salaire peut aussi être un bon argument à avancer pour négocier votre salaire à l’embauche. En effet, rares sont les candidats ouverts à l’idée de gagner moins en changeant de job ! Au contraire, le but est généralement d’améliorer son niveau de rémunération, et de se voir confier de nouvelles missions. Cet élément tangible peut donc être une base de négociation.
En complément de ces premiers arguments, vous pouvez vous appuyer sur des éléments d’ordre qualitatif, au regard de ce que vous pouvez apporter à l’entreprise. Par exemple, vous pouvez souligner le chiffre d’affaires supplémentaire que vous pouvez générer, la valeur de votre portefeuille client ou encore la satisfaction des clients. Cela permet de valoriser votre profil, et donc, de justifier le salaire demandé.
Un autre argument peut aussi vous permettre de négocier votre salaire à l’embauche. En effet, si vous avez le choix entre différentes propositions, plusieurs éléments sont à prendre en considération pour prendre votre décision. Le premier critère devrait être votre intérêt pour les missions confiées et éventuellement les possibilités d’évolution. Ensuite, à fiche de postes équivalentes, la rémunération proposée va certainement faire peser la balance dans un sens ou dans l’autre. Dans ce cas, vous pouvez être franc avec le recruteur et lui indiquer la rémunération proposée par l’autre entreprise.
Cependant, si vous n’avez pas cette possibilité de choisir entre plusieurs propositions de job, il ne sert à rien d’inventer une fausse concurrence pour faire monter les enchères. Il est préférable de rester sur des arguments factuels, comme le niveau de rémunération indiquée dans les offres d’emploi similaire à celui pour lequel vous postulez.
Comment négocier son salaire lors d'une embauche ?
Quand parler du salaire lors d’un entretien d’embauche ?
Pour bien négocier son salaire à l’embauche, il faut choisir le bon moment pour parler de la rémunération.
Le plus souvent, ce moment sera celui où le recruteur va vous poser la fameuse question : quelles sont vos prétentions salariales ? Mais s’il ne vous pose pas ouvertement la question, alors attendez la fin de l’entretien pour évoquer ce point. Par exemple, lorsque le recruteur vous demandera si vous avez des questions avant de conclure l’entretien, vous pourrez lui demander quelle est la rémunération prévue pour ce poste.
D’autre part, si le processus de recrutement comprend plusieurs entretiens, vous avez deux possibilités. Soit vous évoquez la question de la rémunération dès le premier rendez-vous, afin de savoir ce qu’il en est avant de poursuivre, soit vous attendez le second entretien pour aborder le sujet une fois que vous aurez fait davantage vos preuves.Les deux stratégies sont tout à fait envisageables.
Quels montants proposer au recruteur ?
Afin de montrer que vous êtes ouvert à la négociation, il est préférable de donner une fourchette de salaire au recruteur, plutôt que de lui annoncer un chiffre fixe.
Cette fourchette va servir de point de référence à la négociation, et doit vous permettre de ne pas descendre en dessous du montant minimum que vous êtes en mesure d’accepter.
En comparant la fourchette de rémunération prévue par l’entreprise et la vôtre, vous serez certainement en capacité de trouver un commun accord avec le recruteur.
Veillez bien à parler en salaire brut et à le préciser dans la discussion.
Faut-il parler de rémunération mensuelle ou annuelle ?
La plupart du temps, les recruteurs parlent en salaire brut annuel mais rien ne vous empêche d’annoncer une fourchette de salaire mensuelle.
Le salaire n’est qu’une partie des avantages financiers dont vous pouvez bénéficier en rejoignant l’entreprise. C’est pourquoi, il est possible que le recruteur vous présente un pack d’avantages comprenant par exemple le treizième mois, un bonus annuel ou encore l’intéressement et la participation aux bénéfices.
Certains de ces avantages sont garantis comme le treizième mois, tandis que d’autres dépendent de vos performances individuelles (bonus) ou des performances collectives (intéressement et participation).
Ces avantages peuvent représenter une marge de manœuvre pour l’entreprise afin de négocier votre salaire. Par exemple, vous pouvez accepter un salaire un peu moins élevé que ce que vous envisagiez, sous réserve de pouvoir prétendre à un bonus conséquent. Mais faites bien attention à vérifier ce que vous aurez assurément dans le package et ce qui n’est pas garanti.
Quelle est la marge de négociation du salaire en entretien d’embauche ?
Négocier son salaire fait partie intégrante du processus de recrutement. Le recruteur s’attend donc à avoir cet échange. Pour obtenir une rémunération qui vous convient sans risquer de passer à côté du job parce que vous avez été trop gourmand, sachez que la marge de négociation communément admise est de l’ordre de 10 à 15 % par rapport à votre ancien poste.
Cela peut être un peu moins (5 à 10 %) en période de crise. Mais la marge de négociation peut aussi être plus importante si vous postulez à un emploi nécessitant des compétences de niche ou avec des responsabilités plus élevées que celles que vous avez aujourd’hui (par exemple : du management d’équipe alors que vous n’en aviez pas).
Comment répondre à une proposition de salaire trop basse ?
Suite à vos échanges avec le recruteur, celui-ci vous a fait une proposition de salaire décevante par rapport à vos attentes ? Dans ce cas, vous avez deux possibilités.
Vous pouvez refuser le poste en expliquant au recruteur que malgré votre intérêt pour le poste et l’entreprise, vous n’êtes pas en mesure d’accepter une rémunération de cet ordre. Restez courtois, et expliquez de manière factuelle pourquoi le montant proposé ne vous convient pas. Par exemple, cela peut être parce que le niveau de rémunération est bien inférieur à celui proposé pour des emplois similaires dans votre secteur d’activité.
De plus, ne coupez pas court à la discussion. Le recruteur peut être amené à revenir vers vous avec une nouvelle proposition, s’il juge que vous êtes le candidat idéal ou à vous recontacter pour un autre poste dans les mois à venir.
Suite à une proposition de salaire trop basse, vous avez également la possibilité de faire une contre-proposition.
Comment faire une contre-proposition pour négocier son salaire ?
Dans la plupart des cas, il est possible de formuler une contre-proposition après une proposition de salaire à l’embauche jugée décevante. Toutefois, cela ne sera pas forcément envisageable si l’entreprise pratique une grille de salaires stricte par exemple.
Si vous souhaitez faire une contre-proposition, vous pouvez commencer par demander si une négociation est possible. En effet, si le recruteur vous annonce qu’il s’agit de la seule offre qu'il est en mesure de vous faire, il est inutile de développer votre argumentaire. Dans le cas contraire, vous pouvez vous appuyer sur les salaires moyens pratiqués pour ce type de poste.
D’autre part, restez cohérent par rapport à la fourchette de rémunération que vous avez évoquée en entretien d’embauche. Ne demandez ni plus, ni moins. Votre demande reposait sur des arguments factuels en prenant en compte votre valeur sur le marché du travail. Par conséquent, elle est toujours d’actualité à ce stade de la négociation.
En outre, si votre entrée dans l’entreprise implique de quitter votre emploi actuel, vous pouvez souligner que vous prenez un risque en rejoignant l’entreprise. En effet, vous renoncez à une éventuelle augmentation en interne, et la période d’essai représente toujours une période d’instabilité.
Enfin, si malgré votre contre-proposition de salaire, votre demande n’est pas acceptée, vous pouvez négocier :
- une revalorisation à l’issue de la période d’essai ou à la fin de la première année ;
- une prime de performance ;
- des avantages en nature ;
- le suivi d’une formation ;
- etc.
Ces éléments de négociation seront certainement acceptés plus facilement par l’entreprise, et vous permettent de capitaliser sur vos compétences.
Négocier son salaire : comment demander une augmentation une fois en poste ?
Une fois en poste, depuis quelques mois ou quelques années, comment négocier une augmentation ?
Négocier son salaire pendant l’entretien annuel
L’entretien annuel est le moment propice pour demander une augmentation à votre employeur. Cet entretien a pour objectif de faire le bilan de l’année passée, ce qui comprend notamment vos réussites, et les compétences que vous avez pu acquérir. C’est donc le moment d’insister sur ces éléments.
Il est nécessaire de bien préparer votre entretien annuel pour mettre en avant les arguments justifiant de revoir votre salaire à la hausse.
De même, il est conseillé d’avoir en tête le montant de l’augmentation que vous souhaitez obtenir que ce soit en pourcentage ou en valeur. Par exemple, vous souhaitez une augmentation de 5 % ou de 250 € bruts par mois.
5 conseils pour négocier une augmentation de salaire
Pour vous aider à négocier une augmentation de salaire, voici quelques conseils :
- oser mettre en avant vos réussites ;
- poser des questions pour avoir une idée claire de la situation. Par exemple, êtes-vous satisfait de mon travail ?
- écouter attentivement les réponses de votre interlocuteur, afin de comprendre ses arguments et ce qui pourrait faire la différence ;
- ne pas reprendre la parole si un silence s’installe après votre demande d’augmentation. Laissez votre manager reprendre la discussion. Il ne pourra peut-être pas vous répondre immédiatement, mais en fonction de sa réaction, vous pourrez évaluer la situation et lui apporter des arguments complémentaires si besoin ;
- rester ouvert à la discussion et positif. Rien ne sert de critiquer les collègues mieux payés que vous, ou de pointer du doigt telle ou telle personne. En restant agréable et dans l’échange constructif, vous aurez davantage de chances d’obtenir votre augmentation.
Vous connaissez désormais toutes les bonnes pratiques pour négocier son salaire. Gardez à l’esprit qu’il est normal d’aborder ce point lors d’un entretien d’embauche, qu’il s’agit avant tout d’une discussion et que le but est de trouver un compromis satisfaisant pour vous comme pour votre futur employeur.