Pôle emploi interroge ses agents sur les risques psychosociaux au travail
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Mis à jour le 14 Juin 2022
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Stress, agressions, insultes, le mal-être au travail est un phénomène de moins en moins tabou. Depuis le 5 novembre dernier, la direction de Pôle emploi se mobilise et invite ses 46 000 salariés et agents à répondre à un questionnaire. Son but : évaluer de manière concrète les enjeux psychologiques du stress au sein des entreprises et les dégradations des conditions de travail pour proposer de nouvelles mesures.
107 questions pour de nouvelles négociations.
Lors de la grève au Pôle emploi le 20 octobre dernier, suivie par un agent sur trois, la « dégradation des conditions de travail » était l’un des principaux motifs du mouvement. Selon une étude interne réalisée ce même mois, le nombre d'agressions verbales et physiques envers les agents ont considérablement augmenté au premier trimestre 2009.
Entendus par leur direction, les employés de Pôle emploi auront jusqu’au 20 novembre prochain pour participer à l’opération, sur la base du volontariat. Disponible sur internet, le questionnaire s’intéresse au ressenti des salariés dans leur environnement professionnel. La rédaction des 107 questions a été assurée par divers acteurs du monde du travail parmi lesquels des médecins du travail, des assistantes sociales, des services des ressources humaines, ainsi que le personnel du CNHSCT (Comité national d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
Cette enquête aura pour mission entre autres d’évaluer la charge de travail qui pèse sur les salariés ainsi que leur niveau d’autonomie, les difficultés relationnelles, leur sentiment face à la fusion…
Quelques questions au cœur de la problématique :« au cours des douze derniers mois, du fait de votre travail, avez-vous été victime d'agressions verbales ou physiques de la part d'usagers ? », « travaillez-vous sur un site mixte ? », « arrivez-vous à prendre des pauses ? », « pensez-vous que votre travail influence votre santé ? »…
Une opération placée sous le signe de la transparence
Les résultats de ce questionnaire serviront de base à la prochaine négociation sur le stress au travail prévu début décembre 2009. Un cabinet indépendant, spécialisé dans la prévention des risques professionnels, l’ISAST (Intervention Sociale & Alternatives en Santé au Travail) sera chargé d’établir un diagnostic. Celui-ci prendra la forme de statistiques qui permettront de dresser, selon les réponses majoritaires, les priorités quant aux actions à mener. Des actions qui seront ensuite élaborées « en lien avec les instances représentatives du personnel », précise la direction de Pôle emploi.
Une initiative controversée
Les syndicats ne semblent pas unanimes devant le bien-fondé de cette opération. Le SNU-FSU estime que « le questionnaire est tout à fait insuffisant » et réclame « un plan d'intervention multiforme pour changer les conditions de travail et le climat interne. » En marge de cette consultation, ils ont donc décidé d’élaborer une synthèse des différents travaux d’expertise des CRHSCT. Cette initiative devrait leur permettre de « dresser un audit précis sur le nombre d’arrêts de travail et leurs causes. »
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