Météo de l'emploi du 8 Février 2016
Mis à jour le 14 Juin 2022
admin
Retrouvez la Météo de l'emploi tous les 15 jours dans Télématin sur France 2 et soyez informés des tendances du marché de l'emploi près de chez vous. L'émission du 08/02/2016 avait pour thème :
Les Telecoms
Les principaux chiffres et les tendances
Le monde des telecoms n’en finit pas de se réinventer chaque jour. C’est peut-être l’un des secteurs qui a connu le plus de transformation en l’espace de 20 ans. Rappelez vous, il y a 20 ans, le portable n’existait pas. Les révolutions industrielles lui passent dessus. Ses concurrents changent.
La première dynamique de restructuration du marché a été technologique. En particulier aujourd’hui la convergence entre le fixe et le mobile : les acteurs présents sur un seul de ces marchés ont cherché et cherchent à être présents sur les deux à l’instar de Vodafone en Europe qui rachète des câblo-opérateurs. Le rachat de SFR par Numéricable entre totalement dans cette démarche, parce qu’aujourd’hui, c’est ce que de plus en plus de clients particuliers et professionnels attendent (prix, interface unique, simplicité) et pour les opérateurs c’est un outil « anti-churn » qui permet en outre de stabiliser les revenus .
La seconde dynamique de restructuration est économique : dans un marché comme le marché français, extrêmement concurrentiel, les prix sont bas ( baisse de - 22% dans les 5 dernières années, parmi les plus bas des pays de l’OCDE, en fixe comme en mobile), le chiffre d’affaires est en chute libre (- 16% sur les 3 dernières années pour Orange, SFR et BYT) et les marges s’écroulent ( EBITDA : - 26,8% pour le cumul des 3 opérateurs). La pression économique est donc extrêmement forte.
Enfin une troisième dynamique expliquant ces restructurations est la nécessité vitale pour ces opérateurs d’investir lourdement pour faire face notamment au déploiement des nouvelles infrastructures (4G mobile et Fibre optique pour le fixe). Un opérateur qui n’investit pas voit sa qualité de service se dégrader rapidement et on considère qu’il se trouve sorti du marché au bout de 3 ans. Tous ensemble, les opérateurs investissent chaque année en France environ 7 milliards €, hors achat des fréquences (3,5 Mds€ pour la 4G). Il est donc vital pour eux qu’ils conservent leurs capacités d’investissement.
En effet, Orange, SFR et Numéricable ont à eux trois plus de 80% des parts du marché Entreprises.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-96797-sfr-numericable-quelle-recomposition-du-marche-des-telecom-professionnels-1007514.php?LJkHc2f6fDty4Vie.99
Télécommunications
A mesure que s’accentue la convergence entre métiers liés aux réseaux, aux moyens de télécommunication, aux logiciels, aux services et aux contenus, les frontières s’estompent entre les périmètres traditionnels des divers acteurs de la chaîne de valeur du secteur des télécommunications. Cette évolution rapide des marchés et des usages tend à accélérer encore le rythme de l’innovation dans un secteur où les cycles étaient déjà courts, et ce aussi bien sur le segment des particuliers que sur celui des entreprises. Cloud, 4G, ultra haut débit, offres quadruple play, internet des objets… les champs de bataille ne manquent pas sur lesquels se jouera le leadership futur des télécoms. Engagés dans ce mouvement d’ampleur, les opérateurs historiques et les nouveaux entrants, qui peinent de plus en plus à assurer un retour sur investissement satisfaisant sur les marchés matures, vont devoir redoubler d’efforts pour consolider ou étendre leurs positions.
En France, ces évolutions se sont manifestées de façon plus marquée avec un accroissement récent de l’intensité concurrentielle. La recomposition du marché qui en résulte aura des répercussions dans la décennie à venir pour l’ensemble des acteurs qui devront trouver les voies de la croissance rentable, tout en améliorant leur modèle opérationnel, l’attractivité et les facteurs de différenciation de leurs offres, ou encore la fidélisation de leurs clients.
Dans l’ère nouvelle qui s’ouvre, la plupart des entreprises se trouveront donc dans l’obligation de mener de front plusieurs offensives : repenser finement leurs approches de segmentation de la clientèle, améliorer sensiblement l’expérience client, viser l’excellence dans leur pricing stratégique, accroître l’agilité de leur organisation, optimiser la valorisation commerciale de leur R&D dans un secteur où seules 10 % des innovations offrent un avantage concurrentiel mesurable, améliorer leur gestion des talents, mais aussi se préparer aux évolutions futures de la réglementation touchant à la tarification, aux obligations de couverture des populations ou des territoires, mais aussi à la fiscalité ou la neutralité du Net.
Face à ces défis d’envergure, nous aidons nos clients à concevoir des stratégies gagnantes et à adapter leur modèle afin de faire la différence dans un environnement en constante évolution. Nous intervenons auprès d’opérateurs de réseaux, d’entreprises de médias numériques et de fabricants d’équipements, tant dans les pays matures que dans les marchés émergents.
Notre expertise couvre les enjeux de stratégie, d’organisation et d’efficacité opérationnelle, et se concentre plus particulièrement sur des thématiques telles que le marketing digital, l’optimisation des ventes en ligne, les stratégies de partenariats, l’accompagnement des transformations structurelles consécutives à des « disruptions » technologiques, concurrentielles ou d’usage.
Les acteurs & les offres d’emploi
Sur l’ensemble des métiers de l’entretien et de la rénovation des bâtiments, ce sont environ 5 000 offres qui sont actuellement disponibles sur internet.
ENGIE-Cofely
Acteur de référence des services en efficacité énergétique et environnementale, ENGIE Cofely propose aux entreprises et aux collectivités des solutions pour mieux utiliser les énergies et réduire leur impact environnemental. Son expertise repose sur des savoir-faire inscrits dans la durée :
le pilotage et l’optimisation de la performance énergétique des bâtiments et équipements,
le développement des énergies locales et renouvelables,
l’amélioration de la performance globale des services aux bâtiments et aux occupants, ou « Facility Management ».
En 2015, ENGIE Cofely a réalisé 1 400 recrutements, dans les métiers de l’efficacité énergétique.
Actuellement, 160 postes ouverts (en CDI ou CDD) dont 70 postes de techniciens de maintenance, dans toute la France.
La typologie des postes :
Principalement des techniciens de maintenance multitechnique (climatisation, ventilation, chauffage), des électrotechniciens, des techniciens chauffagistes, des techniciens frigoristes, des techniciens multiservices, et des responsables d’équipe.
Paritel (MVNO BtoB)
Jean-Philippe Bosnet, le président fondateur de Global Concept, l’affirme. Son problème, n’est pas de faire de la croissance mais d’embaucher. Près de 800 collaborateurs y vendent des solutions de téléphonie aux PME et réalisent 95 millions de chiffre d’affaires.
Depuis sa création, l’ambition du groupe Global Concept est d’apporter des solutions globales et adaptées aux spécificités des métiers de chacun de ses clients.Grâce à l’acquisition d’IPNOTIC en 2009, Global Concept devient propriétaire de son infrastructure télécom et peut ainsi prétendre à une position de leader sur son marché, en tant qu’Opérateur de proximité.La synergie de compétences développée par les filiales du groupe Global Concept est un atout majeur en terme d’innovation et de richesse de nos offres. Elle nous permet aujourd’hui de faire face à l’ensemble des enjeux liés à la téléphonie fixe, la téléphonie mobile, Internet et la sécurité. Notre capacité à équiper nos clients et leur fournir des services associés nous permet de leur garantir un interlocuteur unique.Expert depuis 20 ans sur le marché des télécoms, le groupe Global Concept est en mesure de proposer aux entreprises, un accompagnement personnalisé. Implanté au niveau national avec plus de 40 agences, ainsi qu’en Belgique avec notre filiale Global Concept Telecom, le groupe vous assure proximité et réactivité
Plus d’une trentaine d’offres d’emploi :
Technicien d’installation et de maintenance, commercial terrain, chef des ventes, opérateur de télésurveillance.
Jaguar Network
Jaguar Network est un opérateur IP alternatif. Présent sur quelques Réseaux d'Initiative Publique, il contribue au déploiement du Très Haut Débit dans nos régions. Entretien avec son fondateur et président, Kevin Polizzi.
Fondé le 11 septembre 2001, Jaguar Network concentre ses efforts dans le déploiement d'un réseau de fibres optiques à très haut débit en région afin de permettre aux entreprises l'accès aux technologies de nouvelles génération (datacenter, réseau IP, services managés) pour des clients de la web industrie, mid market et aussi certains grands comptes friands de hautes technologies complexes. Précurseurs du peering régional en France, nous avons pris le temps d'investir en propre sur des infrastructures très performantes au travers de l'interconnexion de nombreux points d'échanges paneuropéens et de construire des offres sur mesures à très haute disponibilité. La redondance est chez nous une seconde nature car nous gardons l'optique d'offrir un service de très haute qualité à nos partenaires, sans tomber dans les méandres du marketing comme une majorité de nos confrères.
Une vingtaine d’offres. Ingénieur commercial, ingénieur réseau, ingénieur système
Sogetrel
SOGETREL conçoit, déploie et maintient les infrastructures de réseaux télécoms et de systèmes numériques de communication.
Depuis 1985, SOGETREL s’est imposé comme le partenaire privilégié des grands opérateurs (publics et privés) et des collectivités locales. C'est ainsi que SOGETREL a effectué 1 500 000 interventions sur leurs réseaux, partout en France.
Acteur de référence dans le domaine du Très Haut Débit, SOGETREL accompagne ses grands donneurs d’ordres dans leur ambition de déployer, dans les meilleurs délais, au meilleur coût et en toute sécurité, les réseaux nécessaires à l’irrigation numérique de nos territoires. Autour de son pôle Sûreté & Solutions Numériques, le Groupe est également un acteur reconnu dans l’intégration de systèmes de Sûreté et de Solutions Numériques tant auprès de ses clients publics que privés.
49 offres actuellement disponibles
Chef de chantier, conducteur de travaux, monteur raccordeur, monteur cableur.
Les recrutements par région
Les filières recrutent partout en France. Bien évidemment, les recrutements sont plus importants dans les grandes agglomérations, surtout pour ce qui concerne les grandes entreprises du secteur. En revanche, côté artisanat, les recrutements sont vraiment répartis sur l’ensemble du territoire.
Soleil :
Nord Pas de Calais / Picardie
Auvergne / Rhône Alpes
PACA
Centre / Val de Loire
Ile de France
Pays de la Loire
Bretagne
Soleil-Nuage :
Corse
Basse & Haute Normandie
Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon
Poitou-Charentes / Limousin / Aquitaine
Bourgogne / Franche Comté
Champagne Ardenne / Lorraine / Alsace
À la concurrence exacerbée sur le marché mobile s’ajoute en tendance de fond la digitalisation et la compétition des acteurs Over-The Top (OTT), avec de fortes menaces pour l’emploi.
Constatons d’abord le poids prépondérant des opérateurs télécoms dans l’environnement numérique français : plus de 60 % du chiffre d’affaires, plus de 75 % des emplois, 90 % des investissements et près de 90 % des impôts et taxes versés à l’État ( Rapport 2013 de "L’économie des Télécoms" pour la Fédération Française des Télécoms).
L’emploi direct chez les opérateurs dégage quelques tendances claires. Le phénomène majeur est une réduction continue des effectifs de l’opérateur historique Orange – phénomène structurel lié à l’ouverture à la concurrence observé pour la quasi-totalité des opérateurs historiques européens, soit une baisse de plus de 50 000 emplois en France depuis 1996 (155 000 salariés en 1996 alors que l’effectif d’Orange était aux alentours de 105 000 en 2011 et 2012 – ce chiffre inclut un effet de noria, bien connu dans les ressources humaines, avec le remplacement de profils seniors par des contrats d’apprentissage – avant une réduction de près de 3000 emplois en 2013).
Pyramide des âges faisant, plus de 30 000 départs nets sont prévus d’ici 2020. Du côté des opérateurs alternatifs, l’emploi a fluctué aux alentours de 24 000 salariés de 2006 à 2012 avant une baisse de plus de 1200 emplois en 2013 soit 5 %. La création d’emplois chez Free ne compense pas les plans sociaux chez les autres opérateurs tels SFR et Bouygues Télécom.
Les impacts indirects sur l’emploi dans le secteur télécom sont plus difficiles à quantifier. La baisse de valeur massive sur le marché mobile a impacté le niveau de marges opérationnelles des opérateurs qui, dans le même temps, doivent plus que jamais investir dans les réseaux haut débit fibre et 4G. Une problématique a d’ailleurs été soulevée par A. Montebourg sur la question de l’investissement, tant les normes IFRS ont permis à certains acteurs de présenter comme investissement des charges d’exploitations. La contraction subie par les opérateurs a été largement répercutée à l’ensemble des acteurs du secteur. Les réseaux de distribution physique ont été particulièrement impactés, étant par ailleurs confrontés à une croissance des ventes en ligne.
Les distributeurs indépendants ont été touchés de plein fouet, en témoigne l’exemple marquant de la fermeture de ThePhoneHouse qui employait 1200 personnes en France. Les impacts sur les centres d’appel sont aussi significatifs. Consolidation à venir du marché et réduction probable de la concurrence par les infrastructures (au travers d’accord de mutualisation de réseau notamment), sans demande des autorités de régulation de maintenir un niveau d’investissement au nom de l’aménagement du territoire, induiront, par ailleurs, une diminution des effectifs des opérateurs et de leurs sous-traitants.
Dans l’ensemble de l’écosystème numérique, force est de constater que les acteurs européens sont faiblement présents sur les maillons de la chaine de valeur porteurs de croissance d’emploi. USA et Asie trustent l’essentiel de l’innovation en matière de terminaux et accueillent une part croissante des équipementiers même si quelques fleurons européens tels Ericsson, NSN et Alcatel-Lucent restent des acteurs majeurs. Une part croissante de la valeur est captée par les acteurs globaux OTT que sont Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft pour ne citer que les plus emblématiques.
Quels leviers pour l’avenir ?
Le cadre réglementaire actuel pourrait protéger les emplois. Le sujet, selon le Code des Postes et Télécommunications, fait partie des obligations de l’ARCEP, absente du débat. Une partie du secteur relève du domaine public (fréquences hertziennes par exemple) et pas des règles de l’OMC, autorisant ainsi une obligation de création de valeur ajoutée en France ou en Europe découlant de l’attribution d’une licence mobile
À l’échelle européenne, la croissance du secteur numérique génère 25 % de la croissance économique globale. Soutenir l’investissement dans les télécoms est donc un enjeu clé au regard du poids de ceux-ci dans l’écosystème numérique. Une analyse de la Fédération française des Télécoms souligne l’effet de levier de l’investissement dans les réseaux haut débit mettant en avant qu’un investissement d’un euro génère six euros d’augmentation de PIB et trois euros de prélèvements obligatoires perçus par l’État. L’investissement à long terme dans les télécoms est par ailleurs le principal facteur corrélé au maintien de l’emploi dans le secteur.
Force est de constater une dissymétrie frappante de la fiscalité imposée aux acteurs télécoms et aux acteurs OTT, ces derniers tirant profit de l’absence d’harmonisation européenne pour ne payer qu’un très faible pourcentage de prélèvements sur leurs revenus et bénéfices réalisés en France et plus globalement en Europe (les acteurs OTT n’ont payé que 1 % des prélèvements versés à l’État français en 2012 quand les opérateurs télécoms en ont versés 87 %),
L’existence de 28 règlementations distinctes en Europe au-delà des frontières linguistiques empêche les acteurs de bénéficier d’un marché d’importance capable de rivaliser avec les USA ou la Chine. Soutenir la capacité d’investissement des opérateurs permettra par ailleurs à ces derniers de jouer un rôle clé dans le développement de nouvelles filières numériques porteuses d’emplois telles que Big data, Cloud, smart home, M2M, e-santé, etc.
Un cadre règlementaire unifié et une politique fiscale harmonisée au niveau européen soutenant ses champions dans le développement du numérique s’imposent. Et vite. À défaut une Europe sans emploi et à l’économie dévastée sera le spectateur impuissant d’une lutte numérique entre les Amériques et l’Asie.
Sébastien Crozier, Président CFE-CGC Orange
Jean-Michel Huet, Partner BearingPoint
Olivier Darondel, Manager BearingPoint