Météo de l'emploi du 17 février 2014
Mis à jour le 14 Juin 2022
admin
Retrouvez la Météo de l'emploi tous les 15 jours dans Télématin sur France 2 et soyez informés des tendances du marché de l'emploi près de chez vous. L'émission du 20 février 2014 avait pour thème :
AGRICULTURE
Météo de l'emploi dans le secteur : Agriculture
L'agriculture est née il y a plus de 12 000 ans, et plus particulièrement autour de la Méditerranée et du Proche-Orient, au cours d'une période que les archéologues ont baptisée " la révolution néolithique ». Cette période se caractérise par le passage d'une économie de prédation (chasse, cueillette, où l'homme utilise ce qui est disponible) à une économie de production et de domestication des cultures et de l'élevage. On parle de " révolution » dans la mesure où l'apparition de l'agriculture entraine avec elle une profonde mutation sociale, avec la sédentarisation des tribus jusque là nomades, l'apparition des villages, des villes, ...
Quelques 12 000 ans plus tard, les enjeux n'ont pas changé, mais la population si ! De moins de 10 millions de personnes sur la planète lors de la révolution néolithique à plus de 7 milliards aujourd'hui. Les défis à relever pour l'agriculture sont majeures et peuvent se résumer à : nourrir toujours plus de monde en étant le plus respectueux possible de l'environnement. Elle doit donc travailler sur l'utilisation des engrais, des pesticides, les rejets de gaz à effet de serre concernant l'élevage, les organismes génétiquement modifiés, ...
En France aujourd'hui, l'agriculture un peu moins d'1 million d'actifs permanents, c'est-à-dire à la fois les chefs d'exploitations et les salariés agricoles, pour un peu moins de 500 000 exploitations agricoles. Mais aujourd'hui, contrairement à certaines idées reçues, l'agriculture recrute, et peine à recruter !
Plusieurs tendances sont à l’oeuvre dans le secteur, qui traduisent une adaptation du secteur à l’évolution des mentalités et des modes de vie :
Si le nombre d’exploitants agricoles diminue, notamment pour des raisons de difficulté de transmission ou de pénibilité, leur taille augmente, et le nombre de salariés agricoles augmente. Ceux-ci représentent 17% des actifs permanents, contre 13% il y a 10 ans.
Les groupements d’employeurs se développent, permettant ainsi à des petits exploitants de partager des salariés agricoles embauchés par le groupement
Le développement des entreprises de travaux agricoles forestiers et ruraux. Regroupées au sein de la Fédération Nationale Entrepreneurs des Territoires, ces entreprises assurent des prestations pour le compte des agriculteurs, éleveurs, propriétaires et exploitants forestiers, industriels de la première transformation, collectivités, établissements publics gestionnaires d’espaces naturels ou de réseaux. Avec près de 75 000 employés, l’activité de ces entreprises enregistre une croissance continue.
Face au manque de compétences et aux difficultés à recruter, le secteur s’est organisé et offre de nombreuses opportunités notamment pour des personnes en reconversion !
Quelques chiffres clés du secteur :
Un peu moins de 500 000 exploitations agricoles qui emploient un peu moins d’1 million de personnes dont un peu plus de 150 000 personnes salariées à temps plein, et environ 80 000 saisonniers.
L’arboriculture fruitière est l’activité qui requiert le plus de main-d’oeuvre, avec en moyenne 4,8 personnes par exploitation.
A l’opposé, c’est l’élevage qui est le plus économe en main d’oeuvre, avec en moyenne 1,6 personnes par exploitation.
Quelques particularités de l’emploi dans le secteur de l’agriculture
Des emplois qui, par nature, ne sont pas délocalisables
Un marché en croissance, car lié à la démographie
Plus de 50% des emplois du secteur ont le statut d’exploitant /co-exploitant.
Près de 30% des chefs d’exploitation sont des femmes !
Un recours aux saisonniers important (plus de 10% des actifs du secteur), avec 800 000 saisonniers employés chaque année
A l’encontre de la tendance nationale à la concentration de l’emploi dans les grandes agglomérations, la très grande majorité des postes à pourvoir est en région, à la campagne.
Les principaux métiers pénuriques
Pour travailler dans l’agriculture, il faut avant tout aimer la nature, le travail en extérieur ; savoir observer pour pouvoir s’adapter aux évolutions du métier ; avoir des connaissances techniques mais aussi théoriques (gestion, comptabilité, utilisation de l’informatique …) ; enfin, avoir de bonnes capacités d’adaptation et une bonne condition physique.
Les métiers identifiés en tension dans les exploitations agricoles :
Agent d’élevage porcin et laitier
Agent d’élevage de canard / gaveur
Agent de cultures légumières et fruitières
Conducteur d’engins agricoles
Agent tractoriste en viticulture
Les acteurs & les offres d’emploi
On compte actuellement environ 2 000 offres d’emploi (CDD / CDI / Reprise d’entreprise) réparties sur l’ensemble du territoire.
Dans l’élevage
Les offres à pourvoir sont celles d’agents d’élevage, qu’ils soient dans le secteur bovin ou porcin.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation.
l’agrandissement des exploitations. Elles se regroupent et embauchent davantage de personnes extérieures aux familles des éleveurs. Les salariés recrutés, particulièrement pour l’élevage porcin où les contraintes sanitaires sont fortes, doivent maîtriser les gestes techniques et précis du métier.
la mise aux normes des exploitations a généré de nombreux contrats temporaires. Enfin, l’élevage de gros animaux de troupeaux pâtit d’un vrai problème d’attractivité. Cette filière souffre d’une désaffection des jeunes, accentuée par la crise actuelle dans l’agroalimentaire. Bien que très liées, il ne faut cependant pas confondre les deux filières.
Exemple :
En Bretagne, tout comme en Pays de la Loire, les éleveurs recherchent des agents d’élevage porcin Entre 2008 et 2012, en Bretagne, la Bourse de l’emploi a enregistré une hausse de 12 % du nombre d’offres déposées d’agent d’élevage. Cette observation est confirmée par l’Observatoire emploi formation de l’agriculture qui prévoit une hausse du salariat agricole. Pour les différents scénarii, les besoins en recrutement seraient, en moyenne, de 380 salariés permanents à l’horizon 2015, en élevage et polyculture élevage.
En Basse-Normandie, comme dans le département de la Manche, 1er département français pour le cheptel de vaches laitières, ce sont plutôt des agents d’élevage laitier qui sont recherchés.
Dans la viticulture
Il est difficile de pourvoir les postes d’agent viticole polyvalent / tractoriste, même si il y a de plus en plus de candidats, généralement des adultes en reconversion.
Les viticulteurs réquisitionnés de plus en plus sur leurs exploitations pour des tâches, comme la gestion de l’entreprise ou la commercialisation des vins, recherchent des salariés sachant travailler la vigne (taille, palissage…) et, conduire et utiliser du matériel de plus en plus complexe (tracteurs-enjambeurs, machines à vendanger…). Des personnes opérationnelles : autonomes et compétentes. Ceci est d’autant plus vrai que les exploitations sont petites et pour elles, la gestion des ressources humaines n’est pas anticipée.
Exemple :
En Gironde, l’ADEFA propose en permanence, 60 à 80 offres d’emploi, dont la moitié concerne des postes d’agents viticole tractoriste. Entre 2008 et 2012, une hausse de 12 % du nombre d’offre déposées pour ce type de poste a été observée sur la Bourse de l’emploi.
En Pays de la Loire, sur les zones de production Muscadet et Anjou-Saumur, l’Étude prospective sur les besoins en emploi et en compétences* indique que les besoins annuels (renouvellement des actifs, création d’emplois…), d’ici l’horizon 2020, seront de 230 salariés, par an, en viticulture, pour des postes d’agents viticole polyvalents vigne et chai, et pour moitié de ces besoins, ce seront de « nouveaux besoins » en salariés, c’est-à-dire concernant des jeunes issus de formation qui arrivent sur le marché de l’emploi ou des reconversion de salariés vers l’agriculture.
Dans le maraîchage et les cultures fruitières
La crise conjoncturelle des filières fruit et légume, s’est traduite, au niveau national, depuis 10 ans, par une baisse notable en nombre de salariés employés, surtout entre 2002 et 2008, et une baisse légère en nombre d’heures travaillées. On constate néanmoins que depuis 2010, les heures travaillées en CDI ont progressées, contrairement à celles en CDD*.
Aujourd’hui, les exploitants ont besoin d’agents de cultures légumières ou fruitières qualifiés, des salariés qu’ils ont du mal à trouver dans le vivier des jeunes diplômés pour qui, ces filières sont peu attractives. A titre d’exemple, le CAP.A spécialité Production fruitière, du Lycée agricole de Pouillé / Angers, ne comptait que 4 élèves à la rentrée 2013…
Exemples :
Le Finistère a cependant, toujours été aux antipodes de la situation nationale. Entre 2008 et 2012, le nombre d’Equivalents temps plein (ETP) en production agricole a augmenté de 6 % en 4 ans dans ce département et s’explique notamment par le développement de productions légumières comme la tomate sous serre, culture qui demande des emplois pérennes et ce, malgré la diminution du nombre d’exploitants. Cette tendance est confirmée par l’Observatoire emploi formation de l’agriculture* qui prévoit une hausse du salariat agricole en Bretagne. L’augmentation annuelle de l’emploi serait de 1.5 % par an pour les légumes de plein champ et de 2.5 % par an pour les légumes sous serres entre 2010 et 2020.
En région Pays de la Loire, une des régions qui embauche le plus de salariés en arboriculture et maraichage, l’Étude prospective sur les besoins en emploi et en compétences* indique que les besoins annuels (renouvellement des actifs, créations d’emploi…), d’ici l’horizon 2020, seront de 300 salariés, en maraîchage. Ces besoins concernent essentiellement des postes d’agents de cultures légumières qualifiés et pour moitié, des « nouveaux besoins »